La bourse est une opportunité d’investissement qui a déjà fait ses preuves autant de manière positive que négative et c’est en ce sens qu’elle mérite toute notre attention.
Bien que d’inspiration française, la première société dont les actions pouvaient s’échanger à des prix variant en fonction de la conjoncture économique, était La Société des moulins de Bazacle (Toulouse, 1250). Les concepts et les termes boursiers , souvent des acronymes, peuvent être intimidants, par leurs nombres et par leurs nuances fines, mais également par leur origine anglosaxonne. Il est temps de reprendre le contrôle et de passer outre la barrière de la langue.
Des outils de mesure
Sommaire
- Des outils de mesure
- Une complexité apparente
- Simplifiez l’évaluation des entreprises
- Evaluer, quantifier pour acheter ou vendre
- L’analyse fondamentale : l’art de la valorisation
- Les raccourcis vendeurs
- La fin de la barrière de la langue
- Comment les biais cognitifs peuvent signer une banqueroute
- Opportunités et connaissances
Une complexité apparente
Qu’il s’agisse d’EBIT (Earnings Before Interest and Taxes), d’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization), de ROE (Return on Equity), ou encore d’EPS (Earnings Per Share), ils sont tous des mesures de données regroupées où chacune propose un angle différent pour évaluer les performances des sociétés. L’EBIT et l’EBITDA, deux outils proches, analysent le résultat opérationnel, autrement écrit, les profits générés par l’exploitation en prenant en compte la politique d’investissement pour le premiers desquels sont exclus les intérêts, impôts, dépréciations et amortissements pour le second.
Le ROE, lui, se concentre sur le rendement des fonds propres, qui mesure la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires, c’est-à-dire la capacité d’une société à générer du « cash » si vous me passez l’expression. Enfin, l’EPS ramène le bénéfice à la valeur d’une action (en circulation), il simplifie la comparaison des entreprises entre elles, peut importe leur capitalisation.
Simplifiez l’évaluation des entreprises
Le P/R ou encore PER, Price to Earnings ratio, est un outil qui permet de comparer les sociétés. Son concept est simple, il mesure la popularité d’une entreprise, en somme combien un investisseur est capable de payer pour chaque euro, dollar… de bénéfice. Son efficience au-delà d’un secteur perd de l’intérêt. Pour prendre un exemple actuel, il est difficile de comparer des sociétés (peu importe leur rentabilité) dans une branche de l’économie à l’image ternie (par exemple pétrole, industrie polluante) à des structures avec le vent en poupe (IA, quantique…).
Cependant, ce n’est pas infaillible, la majorité peut se tromper, souvent même, elle se trompe, c’est ce qu’on appelle des bulles. Et un seul outil de mesure ne peut pas être pertinent, il faut les additionner et/ou les croiser, selon les situations.
Evaluer, quantifier pour acheter ou vendre
L’analyse fondamentale : l’art de la valorisation
Elle est souvent opposée à l’analyse technique (que nous verrons dans un autre article avec plaisir), l’analyse fondamentale est une étude globale et détaillée d’une entreprise par ses données financières (bilans, comptes de résultat, flux de trésorerie) et le contenu de ses communications (stratégie, positionnement, environnement de marché). Son but est de créer la valeur juste de l’action et de la comparer à la valeur du marché. Il existe 2 situations : la valeur marché est inférieur, c’est un appel à l’investissement, la valeur est au prix du marché ou supérieure, et c’est un signal de vente.
Elle a l’avantage d’être concise, complète, mais le désavantage d’être longue à mettre en place et de demander beaucoup de finesse. Lorsqu’une personne se met à la pratiquer, il espère souvent être tombé sur une pépite dès la première analyse, un biais cognitif qu’il est difficile d’outrepasser, attention.
Les raccourcis vendeurs
Sur les forums, sur les articles de spécialistes, ils ne jurent tous que par le PER. Cependant, nous l’évoquions plus haut, son usage doit être purement sectoriel et il doit être mis en perspective avec d’autres indicateurs pour chercher une confirmation, et implique une connaissance fine de la branche concernée. Attention encore une fois au biais cognitifs qui sont les pires ennemis de l’humain et du trader (ou le bon père de famille).
Vous verrez également de nombreuses références à l’EDITDA. Même s’il vise à simplifier l’analyse des performances d’une société, il exclut des dimensions importantes de la vie d’une société, il n’en demeure pas moins un bon outil, mais comme toujours, il faut le mettre en perspective, avec un regard critique. Et pour ce faire, quoi de mieux qu’ajouter à votre panel le DCF (Discounted Cash Flow), ou flux de trésorerie actualisés. Ce dernier sera parfait pour compléter vos analyses. Il a l’avantage de se baser sur les flux réels de trésorerie, de n’impliquer aucune comparaison avec d’autres entreprises. Je ne l’écrirai jamais assez, soyez neutre, détaché, juste.
La fin de la barrière de la langue
Comment les biais cognitifs peuvent signer une banqueroute
Termes, acronymes, anglais, français, mis en relief, comparés, analysés, critiqués, malheureusement, aussi bons soient-ils, ils ne dépasseront jamais une volonté de confirmer une première idée. Alors comment passer outre ? Il existe plusieurs solutions : s’entrainer à blanc est une bonne chose, que cela prenne forme sur une feuille Excel ou sur une plateforme avec de l’argent fictif (il en existe plein). Autrement, (et ce n’est comme tout le reste de cet article en aucun cas un conseil financier) en singeant des positions, part des prises de achats/ventes équivalents à un faible pourcentage des capacités réelles d’investissement. Sinon, j’ai ouïe dire que les leçons les plus chères sont souvent les meilleures, mais parfois au point d’en dégouter l’élève. Vous êtes le seul juge.
Opportunités et connaissances
Prendre de l’information, pendant un temps, s’intéresser de loin, suivre l’actualité, créer une liste, la faire évoluer (il faudra gérer des entrées et des sorties de cette liste), puis lorsqu’un évènement fort vient perturber le marché, saisir l’opportunité. Voilà une autre approche qui permet de construire un raisonnement sur des secteurs basés sur des affinités, auquel peut s’ajouter une pincée d’analyse technique pour attendre que toutes les planètes soient alignées, et enfin agir, presque sans risque. Mais là encore, dans ce « presque » il y a la dimension de l’imperméabilité aux biais cognitifs de chacun.
Sinon, pour varier vos investissements :
- Diversifier son portefeuille : investir dans une voiture de collection, guide et conseils
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Nous ne le dirons jamais assez, nos articles, aussi qualitatifs soient-ils, ne sont pas des conseils d’investissement. Nous souhaitons uniquement vulgariser des notions, pour que chacun puisse s’en approprier le sens, dans sa démarche personnelle d’information.