Le chocolat, prend un goût amer. En cause, une nouvelle taxation dite taxe sur les sucres.

Le gouvernement Barnier dans sa recherche d’une solution à la dette, sort du chapeau des idées plus ou moins louables, quitte à racler les fonds de tiroirs. Effet de bord du projet, les artisans chocolatiers, maîtres d’un savoir-faire qui n’a rien de comparable avec leurs pendants industriels, se retrouvent pris dans l’assiette du projet.

Choc sur le chocolat

Le chocolat est-il visé ?

Les français consomment en moyenne 7 kg de chocolat par an (environ 2 barres d’une tablette chaque jour !), c’est donc un produit qui mérite toute l’attention du législateur. Mais la taxe veut surtout cibler les produits sucrés, particulièrement ceux avec adjonction. Le chocolat n’échapperait donc pas à cette mesure. Mais tous les chocolats ne bénéficient pas de la même attention, pourtant le projet prévoit qu’ils soient tous taxés sans distinction.

Entre enjeu de santé publique et une aubaine financière pour l’État

Officiellement, il s’agit de taxer un ensemble de produits contenant des sucres, dans une volonté de salubrité publique, et ainsi limiter la surconsommation de sucre qui est responsable de nombreux problèmes de santé : diabète, obésité… qui pèsent sur les caisses de la France. Il s’agit donc d’un effet double, réduire les consommations par une augmentation de prix, qui rapportera à l’Etat si la consommation est maintenue, mais aussi qui limitera les dépenses de la sécurité sociale à terme si la consommation diminue.

Les artisans chocolatiers torréfiés face à une taxe amère

Les petites entreprises menacées

Cette taxe, qui induira une hausse du prix de la plaque de chocolat, n’arrive pas au meilleur moment, puisque les coûts de production ont déjà été fortement pénalisés par la hausse du prix de l’énergie, et du cacao dans son ensemble (le beurre de cacao se fait rare en ce moment). Selon Christophe Berthelot-Sampic, représentant des artisans chocolatiers, cette taxe va porter un coup fatal à de nombreux artisans qui sont, toujours selon lui, les principales victimes de ce tribut.

Voici le SOS d’un chocolat en détresse

La contestation des artisans chocolatiers n’a pas qu’une finalité financière, elle dit combien leur chocolat dépasse son caractère purement alimentaire et qu’il s’agit d’une tradition, d’un art de vivre, d’un plaisir partagé, d’un amour de la table. Or, les maîtres chocolatiers se retrouvent au banc des taxés au même titre que des industriels dont le produit n’a de commun que le nom (et déjà, c’est étonnant).

La gourmandise des Français en danger

Le chocolat bientôt un luxe

Avec une baisse de la consommation estimée entre 5 et 10 %, le chocolat va se raréfier dans nos moments de fêtes, de partages, aboutissant à une remise en cause de sa place dans nos vies (une place d’environ 20 g par jour, notez que dans mon cas, il s’agit plutôt de 30 à 40 g chaque jour). Le fabricant de chocolat industriel aura le loisir de jouer sur des leviers de qualité – déplacement de zone de transformation, réduction des coûts de personnel, modification des recettes pour intégrer encore plus de sucre, moins cher que le cacao… – procédés ne bénéficiant pas aux petites structures que sont les artisans chocolatiers.

L’avenir du chocolat en France

En France, mais pas uniquement, nos discussions autour d’un bon repas traitent souvent d’autres bons repas, d’autres découvertes gustatives, de souvenirs autour de la nourriture… Par son assiette mal calibrée, cette taxe vient se mettre entre les français et leur culture, avec une possibilité de détruire en sus un tissu économique local.

 

Les vertus du chocolat n’ont pas ou peu été goûtées par un gouvernement en mal d’argent. Peut-être que sa disparition de notre quotidien nous rendra tristes, tristes au point d’être dépressifs, transformant une économie réussie sur les maladies liées à la consommation de sucre en une dépense autour de nouvelles maladies psychiatriques.

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La gourmandise préférée des français victime collatérale d'une taxe qui veut rapporter 400 Millions d'euros à l'Etat
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La gourmandise préférée des français victime collatérale d'une taxe qui veut rapporter 400 Millions d'euros à l'Etat
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Le chocolat, prend un goût amer. En cause, une nouvelle taxation dite taxe sur les sucres.
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Capitalize.fr

À propos de l'auteur

Mathieu VELER-MADUEL

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