Un rapport d’un expert de la rémunération met le doigt sur une disparité croissante des dirigeants du CAC40. En effet, dans son étude People Base CBM, met en lumière une accentuation des écarts de salaire entre les dirigeants des 40 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse et leurs salariés, et fait une excellente publicité pour ces outils.

Définition d’un salaire d’un dirigeant du CAC40

La recommandation fait foi

Le code AFEP-MEDEF (pour Association Française des Entreprises Privées et Mouvement des Entreprises de France) proposent un encadrement des rémunérations des dirigeants des entreprises cotées en bourse. Il distingue 4 éléments comme partie intégrante de ce que nous appelons communément « salaire » : La rémunération fixe, les primes annuelles variables, les « inventives » à long terme et divers autres avantages comme les régimes de retraites ou certaines clauses contractuelles. Pour vulgariser leur contenu, il y est recommandé d’indexé les salaires sur les performances actuelles de l’entreprise et celles dans le futur, sous contrôle du conseil d’administration qui garantira en somme un équilibre entre compétitivité, attentes des actionnaires et image de l’entreprise.

Zoom sur les méthodologies

En tant qu’experts de l’analyse des rémunérations, People Base CBM s’est basé sur l’examen des Documents d’Enregistrement Universel (aussi connu sous l’acronyme URD pour les intimes et les anglophones) – des documents présentant l’ensemble des informations d’une société cotée en bourse utile aux potentiels et aux investisseurs – pour collecter, et parfois interpréter (la transparence n’est pas toujours légion), les données des 40 entreprises du CAC. Ce faisant, avec leurs outils d’analyse, ils ont évalué, quantifié, qualifié les données pour un résultat détonnant, montrant à la fois des disparités et des records.

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Les salaires passés à la loupe

Entre fixe et variable

Des 41 dirigeants scrutés – la société Michelin compte 2 dirigeants exécutifs – ressort une rémunération moyenne, attention accrochez-vous, de 6 515 108 euros (chaque euro compte), dont la part fixe (le salaire de base) représente 20% de la rémunération, la part variable (la performance) 28% et les avantages listés plus haut (retraites supplémentaires, frais de santé …) 4%. Vous m’avez suivis, cela ne représente que 52% des 6,5 millions, mais nous y reviendrons après un petit podium : sur les 2 catégories reines, les plus « performants » sont (roulement de tambour) : Daniel Julien pour la rémunération fixe (avec 2 492 880 euros) et Carlos Tavares (anciennement puisqu’il a annoncé quitter Stellantis ce jour) pour la rémunération variable (avec 7 480 000 euros).

L’essentiel est dans l’incitation

Les « incentives » à long terme (ILT) représentent 48%, qui sont des dispositifs pour récompenser la performance – sont-ils rémunérés 2 fois sur la performance ? – qui se matérialisent le plus fréquemment par des actions (stock options) ou des actions à la performance, ou encore par des versements en espèces (parfois, les 3 à la fois). Le but est de faire corréler les intérêts du président, et ou du dirigeant avec les intérêts des actionnaires. Là encore, il y a un gagnant, en la personne de Bernard Charlès, qui se voit octroyer (possiblement) l’incentive la plus élevée avec 29 685 000 euro.
Il est à noter que des différences existent selon le type de mandat : un Directeur Général perçoit souvent moins que son équivalent Président Directeur Général, vous me direz peut-être, qu’un mot de plus justifie l’écart.

Enjeux et débats autour des écarts de rémunération

Quand l’éthique rejoint la stratégie d’entreprise

Mais les écarts ont surtout un sens comparés à la rémunération moyenne des salariés de l’entreprise : des indicateurs comme le ratio d’équité mondial comparent le salaire du dirigeant à la moyenne des rémunérations de tous ses salariés (monde) et ainsi il propose un chiffre époustouflant : les dirigeants des entreprises du CAC40 perçoivent plus de 100 ans de salaire moyen de leurs collaborateurs en seulement un an. Il est a noté que le rapport montre une contraction légère entre 2008 et 2020 ce chiffre, mais il est reparti de plus bel pour atteindre ce sommet en 2022 (documents publiés en 2023).

Brillé par son ratio d’équité

Avec la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) imposant la transparence sur les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), entrée en vigueur au 1er janvier 2024, les ratios d’équité sont devenus des indicateurs essentiels pour évaluer les politiques de rémunération. Comme il existe plusieurs manières d’appréhender ces calculs – Ratio CEO-to-Worker Pay, ratio d’équité mondial, ratio d’équité national – le flou reste de mise, entachant encore un peu la quête de la « vérité ».

 

Pour aller plus loin sur la richesse :

 

Avec l’apparition de la dimension ESG, l’Europe veut standardiser la quantification et la qualification des entreprises, peu importe leur secteur d’activité, une première pierre pour construire la transparence.

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Jusqu'à 100 ans de salaire en un an, les 41 patrons du CAC40 assoient leur fortune sur une variable à 76%
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Jusqu'à 100 ans de salaire en un an, les 41 patrons du CAC40 assoient leur fortune sur une variable à 76%
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Un rapport d'un expert de la rémunération met le doigt sur une disparité croissante des dirigeants du CAC40. En effet, dans son étude People Base CBM, met en lumière une accentuation des écarts de salaire entre les dirigeants des 40 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse et leurs salariés, et fait une excellente publicité pour ces outils.
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Mathieu VELER-MADUEL

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