Traverser l’océan Atlantique en bateau semble contradictoire avec nos vies modernes où la vitesse reste le « besoin » qui se niche dans toutes nos actions. Et la transatlantique la plus célèbre a fini par être sacralisée par un film à la fin tragique de plus de 3h14, 16 minutes plus court que le temps de la traversée en Concorde.
Mais les traversées précédemment citées se sont faites à coup de belles grosses tonnes de CO2, que de nouvelles sociétés comme TOWT, Sailcoop et Neoline remettent en question avec leur promesse de transatlantique à la voile. La CLIA (Association internationale des croisiéristes) leur donne raison, il y a presque 36 millions de personnes dans le monde prêtes à dépenser des sommes allant jusqu’à 80 000 euros pour une croisière.

Machine arrière toute : objectif voile

Le retour aux traditions avec modernité

La voile commerciale, qu’il s’agisse du transport de marchandises ou de transport humain (une marchandise comme les autres, me direz-vous), a fait ses adieux au XIXe siècle, qui a vu la propulsion à vapeur puis au fioul transformer les échanges mondiaux grâce à la vitesse. Avec les prises de conscience contemporaines, le vent revient en force et propose une alternative bas carbone. Le vent seul ne suffit pas pour rendre le modèle viable, il est accompagné d’innovations technologiques majeures autour des matériaux et des automatisations.

Le vent souffle sur les hydrocarbures

Selon l’Organisation Maritime Internationale, les transports maritimes représentent, peu ou prou, 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les sociétés comme TOWT, Sailcoop ou Neoline, proposent de réduire de 90% ces émissions grâce à la voile, une excellente nouvelle pour la planète, car leurs solutions permettraient de réduire le volume émis (hors augmentation) de 1,1 gigatonnes (milliard de tonnes) à 110 mégatonnes (millions de tonnes), tout en restant des alternatives solides.

Nokia vend 80% de ses actions à la France dans cette société qui tisse l’internet mondial avec ces 800 000 km de réseau optique sous marin

L’innovation durable

Objectif bas carbone

L’innovation, c’est le maître mot derrière ces projets qui peuvent encore paraitre un peu fous, car il faut affronter la mer, avec ces humeurs, parfois calme trop pour avancer, parfois trop forte, empêchant toujours de progresser. La propulsion hybride associant voile et moteur auxiliaire, permet aux navires de naviguer quelle que soient les conditions, tout en conservant ce taux incroyable de 90% de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à des versions uniquement motorisées. Mais les bienfaits vont au-delà de la pollution par les hydrocarbures, en supprimant le bruit des machines, les écosystèmes marins pourront reprendre leur calme historique.

Innover : le retour aux bases

La technologie ne peut porter totalement un projet, il faut qu’il rencontre aussi une demande, TOWT transporte essentiellement du café BELCO bien que certains chanceux (au nombre de 12) puissent intégrer leurs traversées. De leur coté, Sailcoop et Neoline s’orientent vers un modèle de transport de personnes combiné à du transport de marchandises, misant sur des routes commerciales communes, et permettant des jauges de remplissage un peu moins importantes sur un secteur ou sur l’autre pour maintenir un planning de départ.

L’expérience unique !

La traversée autrement

Le concept, bien qu’il ait surmonté de nombreux défis par l’adjonction de la dimension voile, reprend les classiques des croisières avec en sus un objectif écologique. De votre cabine confortable, aux espaces communs avec un maximum de lumière naturelle (oui !), vous pourrez profiter d’un voyage au rythme dicté par les éléments. Vous aurez la chance de déguster des plats locaux et biologiques (du dernier port visité) devant des paysages époustouflants. Pour les plus motivés, des ateliers pédagogiques seront proposés sur l’homme, la mer et leur cohabitation.

De la France aux Caraïbes, en passant par la mer

Pour le transport de passagers, dès 2025 (autant dire demain) des bateaux rallieront Saint-Nazaire à la Martinique et à la Guadeloupe et des études pour proposer des itinéraires vers l’Amérique du Nord sont à l’étude afin d’étendre l’offre. Coté prix, les compagnies qui proposeront cette aventure, ont un objectif : rester accessibles pour étendre l’impact écologique au plus grand nombre. Je ne prends pas de risque à dire que le tarif devra être comparé à celui des croisières classiques, une somme qui reste conséquente pour bon nombre de portefeuilles.

 

Et sur d’autres sujets :

 

Au pays de Poséidon, qui de mieux que son fils Eole pour servir l’homme ? TOWT, Sailcoop et Neoline n’attendront pas la réponse d’un autre pour se positionner. Leur modèle sera bientôt éprouvé : il est fort à parier que des ajustements en termes de destinations et de prix seront faits pour maintenir la compétitivité de leur projet un peu fou.

 

source image : TWOT

Summary
Ces bateaux à voiles veulent conquérir un marché de 31,7 millions de personnes et réduire notre emprunte écologique
Article Name
Ces bateaux à voiles veulent conquérir un marché de 31,7 millions de personnes et réduire notre emprunte écologique
Description
Traverser l'océan Atlantique en bateau semble contradictoire avec nos vies modernes où la vitesse reste le "besoin" qui se niche dans toutes nos actions. Et la transatlantique la plus célèbre a fini par être sacralisée par un film à la fin tragique de plus de 3h14, 16 minutes plus court que le temps de la traversée en Concorde.
Author
Publisher Name
Capitalize.fr

À propos de l'auteur

Mathieu VELER-MADUEL

Je suis un épicurieux.
J'aime le savoir, l'information.
Je deteste la graphorée :)